1. (Histoire) Variante de scolastique.
Il en est de même de la scholastique, qu'on a dit être due aux Arabes, tandis qu'une étude plus approfondie [?], a montré que jamais la dialectique d'Aristote et ceux de ses ouvrages qui la contiennent n'ont disparu de l'Europe, et n'ont cessé d'y être plus ou moins connus. (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au moyen-âge, Revue des Deux Mondes, 1839, tome 19)
2. (Par analogie) (Péjoratif) Doctrine oiseuse.
Mais cette scolastique de l'espionnage, et la méthode si raisonnable des recoupements, enivrent ceux qui y participent, et encore plus ceux qui les ont inventées.
(Alain, Souvenirs de guerre, p.207, Hartmann, 1937)
Le triumvirat déclenche contre lui de nouvelles polémiques, bientôt frénétiques, dans lesquelles l'argumentation fait place à une scolastique forgée pour les besoins de la cause et oppose sans fin le léninisme au trotskisme, comme la vérité révélée à l'hérésie, le mal au bien, le salut à la perdition.
(Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
Nos pères ont excellé dans cette scolastique, qui comprend la partie lumineuse des discussions politiques.
(Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. IV, La grève prolétarienne, 1908, p. 199)
3. (Philosophie) Théologie ou philosophie scolastique (adjectif sens 2).
Il ne serait pas plus raisonnable de l'en rendre responsable, que d'imputer aux catégories d'Aristote tous les vices de la scolastique.
(Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
4. (Rare) Qui appartient à l'école.
5. (En particulier) Ce qui s'enseignait suivant la méthode des écoles de théologie et de philosophie au Moyen Âge.
6. (Figuré) (Péjoratif) Académique ; formel.
Proudhon espère que le duel sera prochain [?] Il y a dans toute son âme un bouillonnement qui la détermine et qui donne à sa pensée un sens caché, fort éloigné du sens scolastique.
(Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VI, La moralité de la violence, 1908, p. 302)
Grâce à l'argumentation toute scolastique de son interlocuteur, le comte venait de s'enferrer lui-même.
(Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T. 2, 4, 1833)
7. Celui, celle qui enseigne la théologie ou la philosophie suivant la méthode scolastique (adjectif sens 2).
Les professeurs portaient le nom de scolastiques ou d'écolâtres, dénomination qui devait servir à caractériser les méthodes et les doctrines qu'ils professaient.
(Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
8. La scolastique (du latin schola, ae, « école », issu lui-même du grec ?????, skolê, qui signifie « arrêt de travail », ou bien « loisir consacré à l'étude ») est la philosophie développée et enseignée au Moyen Âge dans les universités : elle vise à concilier l'apport de la philosophie grecque (particulièrement l'enseignement d'Aristote et des péripatéticiens) avec la théologie chrétienne héritée des Pères de l'Église et d'Anselme. De ce fait, on peut dire qu'elle est un courant de la philosophie médiévale.