1. Complétement, à fond, de fond en comble. S'emploie généralement avec le verbe connaitre
J'avais une mansardePour tout logementAvec des lézardesSur le firmamentJe le savais par coeur depuisEt pour un baiser la courseJ'emmenais mes belles de nuitsFaire un tour sur la grande ourse.
(Georges Brassens, Auprès de mon arbre, in Je me suis fait tout petit, 1956)
Je le connais par coeur, je peux deviner la moindre de ses réactions, le moindre de ses emportements et savoir ce qui va le faire exploser de rire.
2. De mémoire.
Arsène André étend ce mépris aux méthodes scolaires. [?], une pédagogie qui refuse par système le bénéfice éprouvé des leçons sues par coeur.
(Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Les maîtres d'école prétendent que ce qu'on écrit se fourre plus avant dans la cervelle que ce qu'on apprend par coeur, et que c'est pour ça qu'ils font faire des devoirs aux enfants, au lieu de se contenter de leur faire réciter des leçons.
(Émile Thirion, La Politique au village, p. 137, Fischbacher, 1896)
3. Fait d'apprendre ou de réciter quelque chose par coeur, de mémoire.
C'est tout à fait bien d'apprendre l'alphabet aux enfants, même quand ils ne savent pas lire ; précisions qu'il ne s'agit pas seulement de mémoire, de par coeur, de « perroquet ».
(Gisèle Gelbert, Lire ou ne pas lire ? Le combat, 2005)
Un autre intérêt du « par coeur » est de faciliter l'automatisation de certaines données qui doivent être mobilisées très rapidement, l'exemple le plus connu étant la maîtrise des tables de multiplication.
(Julien Maraval, Les clés du collège, 2005)
La question du par coeur dans les écoles n'a même pas été posée: on l'a éliminée sous le stupide prétexte qu'il n'était pas bon que les enfants apprennent des choses par coeur... à contre-coeur!
(Jacques Dufresne, « Mémoire : Éloge du par coeur », Encyclopédie de L'Agora, 2001)
Dans quelle mesure le « par coeur » est utile ou efficace pour faire accéder l'intelligence enfantine à la maîtrise de pouvoirs ou de connaissances jugées souhaitables.
(Louis Legrand, « Valeur et limites du « par coeur », dans Techniques de vie, n°10, octobre 1961)
4. (Vieilli) Sans manger.
En Belgique l'expression ''manger par coeur'' est encore utilisée.
S'il ne vient à l'heure, il dînera par coeur.
Dîner par coeur, se passer de dîner.