1. Idée principale, argument central d'une construction intellectuelle.
Grouper les faits autour d'une idée maîtresse, emprisonner les caractères dans une formule, c'est le moyen peut-être de frapper davantage l'imagination et de produire des effets d'une intensité plus saisissante ; c'est le moyen sûrement de fausser la réalité.
(René Doumic, Revue littéraire - Une Nouvelle histoire de Brumaire, 1902, p. 448?457)
Néanmoins on ne doit pas perdre de vue que l'idée maîtresse, qui est l'application des procédés de l'anatomie anthropologique aux questions d'identification judiciaire, avait déjà été développée au moins partiellement dans l'édition de 1885 et que, point capital, tout ce qui touche à la partie anthropométrique n'a pas subi ici de modifications importantes pouvant entraîner des divergences avec les observations antérieures.
(Alphonse Bertillon, Identification anthropométrique, instructions signalétiques, Imprimerie Administrative, 1893, pp. i?xii)
2. Idée centrale d'un raisonnement. Elle représente et symbolise à elle seule ledit raisonnement, de telle sorte qu'elle en constitue le pivot et l'essence même.
À propos de cette langue française, princesse adorée et lointaine, à l'image de celle des troubadours occitans, tous les mythes s'appuient sur une idée-force. L'une des plus dynamiques : celle du « génie ».
(Alain Rey, L'Amour du français, Denoël, 2007, p. 108)
À une idée vraie, on ne peut opposer qu'une réfutation, alors qu'à une idée-force il faut opposer une autre idée-force, capable de mobiliser une contre-force, une contre-manifestation.
(Pierre Bourdieu, Propos sur le champ politique, Presses Universitaires de Lyon, 2000, p. 24)
3. Principale idée d'un discours, l'idée dont il est le développement.
4. Variante orthographique de idée maîtresse.
Les uns et les autres ne discernaient pas ou feignaient de ne pas discerner l'idée-maîtresse de Waldeck-Rousseau.
(Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
Il est romancier-poète autant par l'idée-maîtresse de son oeuvre ?la bonté? que par la forme dans laquelle elle s'exprime.
(Ossip-Lourié, La Psychologie des romanciers russes du XIXe siècle, Félix Alcan, 1905, pp. 339?344)