1. Tirer du sommeil.
Il prêta l'oreille. Rien ne remuait dans la maison. Le bruit du gond rouillé n'avait éveillé personne.
(Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 11 ; 1862)
Le chant des coqs, l'aboiement des chiens, les appels des oiseaux l'éveillèrent.
(H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 99 de l'éd. de 1921)
2. (Figuré) Sensibiliser (quelqu'un à quelque chose, à un sentiment).
3. (Pronominal) Sortir de l'ignorance.
S'éveiller aux arts, à l'amour.
4. Faire naitre, susciter.
Éveiller la curiosité. Éveiller des soupçons.
Et chacun de me plaisanter ; ma jeunesse à son lever, mon parfum de fille fraîche, ma chair toute neuve en son premier éclat éveillaient chez les hommes de sournoises concupiscences, aiguisaient leur regard.
(Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 32)
5. (Figuré) Déclencher (un sentiment chez quelqu'un).
6. Faire sortir de l'ignorance.
Éveiller un enfant à la peinture.
7. (Pronominal) Sortir du sommeil.
Vous paraissez tout endormi, éveillez-vous.
S'éveiller au bruit.
On emporterait la maison, qu'il ne s'éveillerait pas.
Elle s'est éveillée en sursaut.
Il s'éveille tous les jours à une certaine heure.
Deux berceaux côte à côte, dans sa chambre, renfermait les deux petits corps. La nuit, Zaheira s'éveillait pour leur donner le sein.
(Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
8. Passer du sommeil à la veille.
9. (Pronominal) Naitre, éclore, se développer.
Son intelligence commence à s'éveiller.
C'est ainsi en effet que s'éveille dans le coeur humain et que s'impose, même sans droit, l'âcre et bizarre jalousie de la chair.
(Victor Hugo, Les Misérables, III, 6, 8 ; 1862)