1. Rendre moins ardent.
Amortir le feu, la chaleur d'un érésipèle par des lotions émollientes.
Ce feu est trop ardent, il faut y jeter de l'eau pour l'amortir.
2. (Intransitif) (Didactique) (Physique) Atténuer les effets de la chute ou de la vibration d'un corps.
Comment diminuer les effets sur le corps humain d'une chute ou d'une collision? En amortissant; ce qui signifie une immobilisation rapide, mais pas trop.
(Jean-Michel Courty et Édouard Kierlik, La physique buissionnière, Éditions Belin ? Pour la science, Paris, 2010, p. 44)
3. Rendre moins vif, moins éclatant des couleurs, des sons,.
Cette découverte amortit son amour.
Amortir les passions.
Amortir le bruit de la rue par une double fenêtre. (Figuré) Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse.
Le temps amortit les couleurs et rend la peinture plus harmonieuse.
Ces couleurs sont un peu trop vives et trop dures, il faut les amortir par des nuances plus douces.
4. (Pronominal) Être atténué par la rencontre d'une surface molle.
Le coup s'est amorti contre la cuirasse.
5. (Finance) Constater dans les comptes la dégradation dans le temps, de la valeur d'une immobilisation.
Amortir une dette, un emprunt.
6. Soumettre à une macération.
Amortir une viande, le cuir. (Par extension) Amortir la chaux vive.
7. (Pronominal) Devenir moins vif, moins éclatant.
Ces couleurs se sont amorties avec le temps.
8. (En parlant d'une somme due) Éteindre en remboursant le capital, en désintéressant le créancier)
9. Rendre un coup moins fort en affaiblissant son effet.
Très heureusement, la neige, en s'amoncelant autour de ses murs, amortissait le coup des rafales.
(Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
10. (Pronominal) Être atténué dans sa vigueur.
Rien n'est plus malaisé que l'exploitation méthodique d'un évènement du coeur, rien ne s'amortit plus vite que les ondes d'un coup de foudre.
(Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p.44)
On voyait ses yeux noirs briller puis, tout à coup, à la suite d'une dilatation volontaire des pupilles, cet éclat s'amortissait pour se noyer dans la chaude et trouble aimantation des prunelles.
(Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
