1. « Le Père reste le seul principe, parce que le Fils n'a rien, il n'a pas reçu de cette source. Mais la Trinité est une réciprocité asymétrique, pas une hiérarchie symétrique issue du Père. Son asymétrie est précisément la racine de son dynamisme comme loi éternelle, une éternelle « périchorèse » . Suivant la même logique, le minimalisme pneumatologique de Barth ne peut pas être fondamentalement enraciné dans le filioque. Mon intuition est que le binitarisme de Barth est plus profondément planté dans cet autre coupable que Jenson identifie : la « communauté humaine est divisée en deux parties dans son interprétation ainsi que la réalité historique héritée de la tradition du « je-tu » du XIXe siècle de l'anthropologie philosophique allemande ».
2. La périchorèse ( du grec: ??????????? perikh?r?sis, « rotation » ) ou circumincession est la relation entre chaque personne du Dieu trinitaire chrétien ( Père, Fils et Saint-Esprit ) . Cette relation est une union consubstantielle ( les trois personnes ne forment qu'une seule substance ) dans un mouvement incessant d'amour par lequel le Père engendre le Fils dans l'Esprit .
3. Concept théologique décrivant les relations mutuelles et l'interpénétration des trois personnes de la Trinité.
Dans leur jargon, les théologiens nous disent que la prière fait pénétrer le croyant dans le mystère de la circumincession des personnes divines. Les Pères grecs emploieront un langage plus poétique en parlant de la périchorèse, évoquant ainsi la danse trinitaire à laquelle nous sommes admis par grâce, dans la mesure où nous sommes entièrement décentrés de nous-mêmes et sur-centrés sur Dieu. D'une manière plus simple et plus évangélique, nous pouvons reprendre les paroles du Christ dans le chapitre 17 de saint Jean où il demande au Père : « Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous [...] ».