1. Fendre un vase, un cristal, un verre, un métal, etc., de telle sorte que les pièces en demeurent encore jointes l'une avec l'autre.
Le tuyautage de la turbine est fêlé au ras de la coque, les mécaniciens font une réparation de fortune.
(Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
(Proverbial) Les pots fêlés sont ceux qui durent le plus, se dit des personnes qui, étant d'une santé délicate, se ménagent mieux que les autres.
Ce plat se fêlera, si on l'approche trop du feu.
Il ne faut pas exposer ce vase à la gelée, elle le fêlerait.
2. (Figuré) Avoir le timbre de la voix qui s'altère (comme celui d'une cloche fêlée).
La voix des clavecins s'est tue ou s'est fêlée.
(Proust, Plais. et jours, 1896, p. 138)
3. (Figuré) Être atteint par la déraison, par une certaine bizarrerie.
L'esthétique de M. Mallarmé est de donner la sensation des idées avec des sons et des images. Ce n'est là, en somme, que la théorie des Parnassiens, mais poussée jusqu'à ce point où une cervelle se fêle.
(Zola, Doc. littér., 1881, p. 141)
4. (Fig.) Manifester des signes de déraison ou d'excentricité.
L'esthétique de M. Mallarmé est de donner la sensation des idées avec des sons et des images. Ce n'est là, en somme, que la théorie des Parnassiens, mais poussée jusqu'à ce point où une cervelle se fêle.
5. Provoquer une fissure dans un objet sans en séparer les parties.
Le tuyautage de la turbine est fêlé au ras de la coque, les mécaniciens font une réparation de fortune.
6. (Fig.) Modifier le timbre de voix par altération, évoquant l'image d'une cloche fendue.
La voix des clavecins s'est tue ou s'est fêlée.