1. (Familier) (Vieilli) Aller souvent, et principalement pendant la nuit, dans des lieux suspects.
Je connais des époux assortis : Quand « Monsieur » court le guilledou « Madame » court la prétantaine Et Madame gagne toujours d'une longueur.Voilà, comtesse, des steeples-chases autrement divertissants, avouez-le, que ceux de la Marche ou de Vincennes.
(Émile Villars, Les oeufs de Pâques de M. le Baron, dans Le roman de la Parisienne, Paris : librairie centrale, 1866, p.48)
Et c'est ainsi que s'acoquinaient à un feu de brandon, avec des gueux de nuit, un procureur au parlement qui courait le guilledou [?]
(Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
2. (Figuré) (Familier) Faire des folies de jeune homme, qu'on espère n'être que passagères.
Mais d'autres garçons ont eu des mères poules aussi intempestivement vigilantes. Eux, pourtant, ils ont, de bonne heure, jeté leur gourme. Alors ?
(Daniel Guérin, Un jeune homme excentrique, Julliard, 1965, p. 112)
Vous avez jeté votre gourme ; quand vous reviendrez de là-bas, vous serez un homme, et le temps aura passé l'éponge sur vos méfaits.
(Victor Cherbuliez, Olivier Maugant, Hachette, 9e édition, 1910, p. 410)
Il en est un peu des femmes comme des hommes : qui n'a pas jeté sa gourme avant, la jette après.
(Gyp, La Vertu de la baronne, Calmann Lévy, 1884, p. 56)
Voilà donc un homme que sa juvénile ardeur plonge dans la fièvre du péché ; les penchants de son âge sont plus forts que lui ; il jette sa gourme ; le venin de l'antique serpent l'empêche de se discipliner [...]
(Thomas de Celano, Vita Prima de Saint-François d'Assise, 1228, traduction D. Vorreux, 1968))
[...] les professions d'esprit fort dont il nous régalait fréquemment n'allaient pas beaucoup au delà des impertinences habituelles à un lycéen intelligent qui jette sa gourme.
(Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)