1. Dont le sens s'impose naturellement à l'esprit, qui a le caractère de l'évidence.
Les autres convives européens ou asiatiques sont installés passim, avec l'évidente intention de faire honneur à ce repas.
(Jules Verne, Claudius Bombarnac, Claudius_Bombarnac/4, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
2. Qui apparaît clairement.
Le fait, d'ailleurs, est patent, incontesté, affirmé de tous côtés : l'aisance s'est énormément développée parmi les ruraux des Côtes-du-Nord.
(Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
3. Chose évidente, tautologique, réflexion niaise ou ridicule tant elle est évidente.
Woody Allen l'a d'ailleurs confirmé lors de la conférence de presse qui suivait le film: 'Je suis contre la mort'. Et d'enfiler ensuite quelques aphorismes et lapalissades : 'Vieillir n'est pas drôle', 'Il faut vivre dans l'illusion pour pouvoir vivre' ou encore 'Pour réussir un bon film, il faut engager de bons acteurs'.
(Bernard PELLEGRIN, Festival de Cannes : Quand Woody Allen cite Shakespeare, lesechos.fr, 15 mai 2010)
Le comédien n'est pas une machine. C'est une lapalissade qu'il est bon de crier à tue-tête. Le comédien n'est pas un pion, un robot.
(Jean Vilar, De la tradition théâtrale, L'Arche, 1955. Cent ans de théâtre)
4. Une lapalissade (ou vérité de La Palice) consiste à affirmer une évidence immédiatement perceptible, ce qui déclenche en général le rire de l'interlocuteur, ou encore sa réponse : « La Palice en aurait dit autant ! ». C'est un synonyme de truisme, tiré de l'anglais « true ». Elle peut également être utilisée en rhétorique politique pour faire passer de fausses idées, en profitant de l'impression de vérité et d'évidence qu'il dégage.
5. (Familier) Aller de soi ; être évident.
Pour nous, certains points étaient sous-entendus, je veux dire ça coulait de source, mais ça n'avait pas été formulé concrètement, ce qui posait ultérieurement un problème.
(Nicole Fernandez Bravo, Lire entre les lignes: l'implicite et le non-dit, Presses Sorbonne Nouvelle, 2003, p.69)
Je m'exerce à la zénitude et c'est dur. Depuis le temps, cela devrait pourtant couler de source, être acquis, quand même, avec tout le travail que j'ai fait sur moi !
(Jacques Salomé, La Ferveur de vivre, Albin Michel, 2012)
6. Qui peut être démontré.
En sortant de la méta-arithmétique pour nous ramener à des termes courants, cette proposition signifie que la formule portant le nombre de Gödel z n'est pas démontrable.
(Alexandre Moatti, Les Indispensables: Mathématiques et physiques pour tous , Odile Jacob, 2006, p.89)
A quelle condition un jugement a-t-il une raison - c'est-à-dire est-il démontrable ?.
(Jacques Laz, Bolzano: critique de Kant, Vrin, 1993, p.62)
7. Qui est réglé, fixé de manière qu'on n'y devra plus revenir.
La vitesse de circulation de la monnaie croissait ainsi de jour en jour et sa répudiation définitive semblait devoir être prochaine.
(Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.93)
[?]; les études chimique et minéralogique assigneront une place définitive dans la systématique, à cette roche qui était une des énigmes de la lithologie.
(Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
Il y avait, dans le son même de ce mot, quelque chose de définitif, d'inexorable et de fatal.
(Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
8. L'idée d'un déclin nécessaire et définitif de toute civilisation reflète une vision anthropomorphique de la société, que l'histoire ne dément pas toujours : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », dira Paul Valéry se penchant sur le naufrage de l'Europe pendant la Grande guerre. L'Allemagne marquée par sa défaite et l'hyperinflation essaya de répondre à cette vision en se fixant des objectifs d'une temporalité quasi religieuse : Hitler lui promet une « domination pour toujours et de la créer pour qu'elle doive durer au moins mille ans ». Jean-Pierre Sironneau parle alors de « religion politique » (à la suite de Raymond Aron et des « religions séculières »)[réf. nécessaire].