1. D'une manière sombre.
Il [le régent] était si concentré de ce que nous venions de dire, qu'il passa assez sombrement à travers la foule des courtisans, (Louis de Rouvroy, 459, 236.)
C'est un homme [duc de Noailles] qui pense toujours sombrement, profondément, à qui nul moyen ne coûte, (Louis de Rouvroy, 317, 142.)
2. D'une manière lugubre.
Être vêtu lugubrement.
Chanter lugubrement.
Dans les airs obscurcis d'un voile de ténèbres, Pour toi l'airain sacré sonnait lugubrement.
(Roucher, dans le Dict. de DOCHEZ.)
Pierre se leva de table, sans un mot, et descendit au jardin ; le dîner s'acheva lugubrement.
(Pierre-Henri Simon, Les Valentin, 1931)
3. D'une manière faible.
Il poussa la porte si fort que le fer à cheval suspendu au linteau de chêne tinta faiblement.
(Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Le marquis d'Argens vient d'imprimer à Berlin le discours de l'empereur Julien contre les Galiléens, discours à la vérité un peu faible, mais beaucoup plus faiblement réfuté par saint Cyrille.
(Voltaire, Lett. de Bordes, 6 oct. 1764.)
Il faut prendre sur soi certaines choses décisives où l'on ne peut vous conseiller que faiblement.
(Jacques-Bénigne Bossuet, Polit. X, IV, 4.)
Nos malheurs jusqu'ici vous touchent faiblement.
(Pierre Corneille, Hor. III, 6.)
Je m'en plaignis, mais si faiblement que je n'insistai point.
(Pierre de Marivaux, Marianne, 1re part.)
J'ai peur que la raison, l'amitié filiale Combattent faiblement l'illusion fatale.
(Voltaire, Scythes, I, 3.)
Après cette paix, la France se rétablit faiblement.
(Voltaire, Louis XV, 30.)
Je me croirais haï, d'être aimé faiblement.
(Voltaire, Zaïre, I, 2.)
Rome s'accroissait, mais faiblement.
(Jacques-Bénigne Bossuet, Historique I, 7.)
C'est la plus faiblement écrite de mes pièces de théâtre, mais la plus pathétique.
(Jean-François Marmontel, Mém. IV.)
Que le coeur d'une femme est mal connu de vous, Et que vous savez peu ce qu'il veut faire entendre, Lorsque si faiblement on le voit se défendre ! (Molière, Tart. IV, 5.)