1. Les Thugs, Thags ou Thagîs constituaient une confrérie d'assassins professionnels et adorateurs de Kâlî [Information douteuse] parfois appelée dans ce contexte Bhowani. Active en Inde du XIIIe au XIXe siècle, la confrérie serait apparue sous le règne de Jalâl ud-Dîn Fîrûz Khaljî. Le sultan de Delhi l'aurait combattue et aurait déporté un millier de Thugs à Gaur au Bengale, où la secte aurait continué ses exactions de façon discrète, ainsi qu'en Orissâ, puis aurait retrouvé une visibilité comme force occulte anti-coloniale.
2. La récitation du mantra aux six syllabes s'intègre en effet dans la pratique dite de Tchènrézi. Représenté sous sa forme à quatre bras, ce bodhisattva, tenant le joyau entre ses deux premières mains jointes au niveau du coeur (les deux autres tenant un lotus, et un chapelet symbolisant la récitation du mantra), siège devant le(s) méditant(s) avec « un beau sourire » adressé à chacun, et « ses yeux regardent tous les êtres sensibles avec compassion » [31], l'original tibétain [32] utilisant d'ailleurs pour celle-ci un composé où entre aussi le mot coeur (thugs-rje) [33]. Après une phase de visualisation avec récitation du mantra, le méditant entre dans « la phase de perfection, Dzorim [rdzogs-rim] » qui, précise Lama Denys Teundroup Rinpoché, disciple autorisé de Kalou Rinpotché,