1. Grimace que l'on fait en rapprochant et en allongeant les lèvres, en signe de dérision ou de mécontentement.
Poulouc n'eut qu'une moue pour signifier qu'il n'entendait que couic à ce genre de problème.
(René Fallet, Le Beaujolais nouveau est arrivé, Éditions Denoël, Paris, 1975, chap. 8)
Nazira ne put dissimuler une moue de contrariété. Mais elle cacha adroitement sa pensée.
(Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, Éditions Corrêa, 1940)
Elle le regarda avec une moue un peu moqueuse qui retroussait ses yeux noirs, et cette expression lui venait de ce qu'elle se savait aimée et qu'elle n'était pas fâchée de l'être et de ce que cette figure-là irrite un amoureux, l'excite à se plaindre, l'induit à se déclarer s'il ne l'a pas encore fait, ce qui était le cas d'Évariste.
(Anatole France, Les Dieux ont soif, Calmann-Lévy, 1912, chap. 3, p. 31)
Vos deux lèvres s'allongent comme si vous faisiez la moue : d'où vient que si vous la voulez faire à quelqu'un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U.
(Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670, acte I, scène 4)
2. La moue est une grimace faite en rapprochant et en allongeant les lèvres. Montrée de manière ostensible, elle manifeste notamment la déception, le dépit, la dérision , l'ennui, le mécontentement, le mépris ou encore le scepticisme,.
3. (Familier) Lèvre inférieure lorsqu'elle est trop grosse ou trop avancée.
Mais j'retrouv'rai plus ma foiDans mon coeur ni sur ma lippeLe goût d'ma vieill' pipe en boisSacré nom d'un' pipe.
(Georges Brassens, Auprès de mon arbre, in Je me suis fait tout petit, 1956)
Il tira une chaise, s'installa à califourchon et son regard fit le tour de la chambre avec une lippe dédaigneuse et apitoyée.
(Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930)
Les visages des dames Duck étaient plus compassés que jamais ; leurs yeux, plus ternes encore que la veille ; la lippe de leur bouche, plus amère, plus lugubre.
(Jean Ray, La Chambre 113, 1933, éd. 1998 ISBN 2871535493)
4. lower lip [Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine]
5. L'inférieure des deux lèvres d'un individu.
C'était un solide gaillard, avec ce tic de se passer la langue sur la lèvre inférieure en plissant les yeux.
(Takiji Kobayashi, Le Bateau-usine, traduit par Evelyne Lesigne-Audoly, édition Yago, 1929, page 11)