1. (Familier) Expression informelle de laisser tomber un sujet ou pour répondre à des excuses.
? Excuse-moi, je ne voulais pas te vexer.? Ça ne fait rien.
Mademoiselle? je ne m'attendais pas? mais ça ne fait rien, j'accepte avec ravissement.
(Henri Meilhac, La Roussotte, 1881)
2. Immanquablement, sûrement, infailliblement, avec certitude.
Nous allons être en retard à coup sûr. ? Vous le trouverez à coup sûr. ? Nous réussirons à coup sûr.
À coup sûr, l'essence de la laïcité, mis à part la séparation de la religion et de l'État, est l'acceptation de la proposition selon laquelle il n'y a pas de finalité des formes, pas de possession exclusive de la vérité absolue et indivisible.
(Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L'Islam et l'État, 1987, traduction d'Odette Guitard, 1992, p.159)
Et sais-tu ce que je me disais à l'instant, en t'apercevant, si gracieuse, qui cueillais les fleurs parmi la rosée du matin? Que les jeunes Parisiennes, et même que les houris qui nous attendent au paradis sont, à coup sûr, moins belles que toi ?.
(Out-el-Kouloub, Zaheira, dans ''Trois contes de l'Amour et de la Mort'', 1940)
3. Agir dans le but de rendre service, d'aider, ou simplement de satisfaire.
4. Pour tout, pour n'importe lequel des éléments désignés ensuite.
Quelle qu'ait été l'importance pratique de la surexcitation populaire, il est indéniable que le gouvernement des États-Unis a agi avec vigueur, avec science et intelligence en face de cette invasion tout à fait inattendue.
(H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 215 de l'éd. de 1921)
L'action des doses infinitésimales, quelque incompréhensible qu'elle paraisse aux meilleurs esprits, eu égard à son intensité, et quel que puisse être le caractère d'infinitésimalité qu'on lui suppose, aura toujours un résultat positif.
(Gaspard-François-Charles Arréat, Éléments de philosophie médicale ou théorie fondamentale de la science des faits médico-biologiques, 1858, p. 524)
Quelles que soient la bonne foi et la conviction de ceux qui proclament le danger de cet article, et qui veulent le faire rejeter, j'atteste qu'avec la même bonne foi je suis intimement convaincu de ses salutaires effets, [?].
(P.-Antoine Fenet, Recueil complet des travaux préparatoires du Code civil, vol. 15, 1828, p. 156)
Nous avons dit que l'impôt sera odieux, quel qu'en soit le montant, tant qu'il prendra dans la bourse du contribuable, pour ne rien y rapporter.
(François-Vincent Raspail, Organisation ruineuse ou féconde de la dépense, in Le Réformateur, 5 fév. 1835)
5. Manière de penser dénuée de raison ; état d'esprit contraire à la raison, au bon sens.
Sa conduite et ses propos sont la déraison même.
Ce langage témoigne d'une complète déraison.
6. (Familier) Chose sans importance, sans utilité, sans intérêt, dénuée de sens.
Un éditeur [?] lui proposa de rafistoler les manuscrits d'un grand faiseur feuilletonnesque. [?]. Henri se mit à la besogne, remania l'infâme et crasseuse foutaise du romancier célèbre, pimenta cette ratatouille sans goût.
(Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, p. 32)
Quand il arriva vers chez Doni, pouf ! il prit une première bûche en jurant des « tonnerre de Dieu ! » contre ce sale chemin que le père Bréda, le cantonnier (un feignant qui n'avait fait que sept ans et la campagne d'Italie, quelle foutaise !) entretenait salement mal.
(Louis Pergaud, La Guerre des boutons)
7. Bullshit est une expression d'anglais américain qui signifie littéralement « merde de taureau » ou « merde de bison ». Elle est l'équivalent de « foutaise », ou « connerie ». Elle sert à dénoncer un mensonge ou une exagération et la traduction la plus juste serait « c'est des conneries » dans la plupart des cas. Bullcrap en est une version plus modérée.
8. (Vulgaire) Action de se moquer de quelqu'un ou quelque chose.
Et pour les hacktivistes, l'humour est aussi un outil. « On accepte toutes les caricatures, tous les foutages de gueule, affirme Okhin, parce qu'on sait que nos adversaires ne les acceptent pas du tout.
(Amaelle Guiton, Hackers: Au coeur de la résistance numérique, Au Diable Vauvert, 2013)
C'était tellement absurde que quelques spectateurs furent pris d'un rire nerveux. Voilà qui offrait enfin la possibilité de considérer tout ce discours comme un immense foutage de gueule.
(Jonathan Coe , Bienvenue au club, Gallimard, 2011)
C'est ce que l'on appelle des convictions à géométrie variable ou du foutage de gueule ! Et en foutage de gueule, je m'y connais.
(Victor Ojeda-Mari, Candide et son pote George W. Bush, 2012, vol.1, p.174)
Il devenait foutage de gueule avec son auditoire, limite insultant.
(Journées d'un vendeur de rêves par Frédéric Zech, 2009, éd. Société des écrivains, p. 84)
9. (Vulgaire) (Péjoratif) Sans aucune valeur.
Il vaut mieux avoir de bonnes structures de données et du code à la con que le contraire.
(Tim Morley - Espéranto et le Logiciel Libre (RMLL 2005))
Alors que nos deux protagonistes devraient représenter et défendre deux conceptions de la société, du monde, de l'Europe et surtout de la France, on les voit se livrer à une petite guéguerre populiste en sortant, chaque jour, de leur manche de petites, toutes petites idées, le plus souvent « à la con ».
(Thierry Desjardins, Les Français n'applaudissent plus Guignol, 15 mars 2012)
Véritable « industrie de proximité » (pour employer une expression particulièrement à la con), la machine à fabriquer du mot à la con fonctionne, en ce début de siècle, à plein régime. Le mot à la con est à la mode et nous y succombons tous peu ou prou. Le tout est de le savoir. Et surtout de savoir en rire !
(Pierre Merle, Les mots à la con, présentation de l'éditeur, 2005)
10. (Familier) Dénué de valeur, d'intérêt.
11. (Populaire) (Vulgaire) Peu intéressant, sans valeur, voire stupide, idiot.
Toutes ces nuits de planque dans des bagnoles pourraves alors que vous pétiez dans la soie, ces centaines de crevures arrêtées et aussitôt relâchés par des juges à la mords moi le noeud. Qu'est-ce que j'y ai gagné ? Des nèfles !
(Jean-Jacques Michelet, Le poulet veille au grain, L'Harmattan, 2012, p.44)
Je dis non à conneries ou à machin à la con, mais, comme je ne suis pas encore parfaite, il arrive que m'échappent des foutaises, couillonnades ou trucs à la mords-moi le noeud.
(Florence Montreynaud, Appeler une chatte ... Mots et plaisirs du sexe, Calmann-Lévy, 2004)