1. Vivre dans la précarité et le dénuement ; ne pas parvenir à joindre les deux bouts.
Entre nous, heureusement que maman vient de m'envoyer un chèque confortable. Je ne suis pas le seul colon à être aidé par sa famille, un des rares quand même, la plupart tirent le diable par la queue? J'en connais quelques-uns qui se sont installés, d'une façon aussi précaire que la mienne, avec une femme et plusieurs enfants !
(Bernard Simiot, Rendez-vous à la Malouinière, Albin Michel, 1989)
Joseph se disait : Nous sommes le 27 du mois, et c'est un mois de trente et un jours; pendant quatre longs jours ils vont encore tirer le diable par la queue; demain, ils n'auront peut-être plus suffisamment pour les lentilles.
(Serge Bramly, Madame Satan, Grasset, 1992)
On ne met généralement pas à la caisse d'épargne quand on tire le diable par la queue.
(Grandville, « Tirer le diable par la queue ne mène loin jeunes ni vieux », Cent proverbes, 1845)
2. (Familier) Endurer des privations.
Les enfants doivent goûter de tous les plats, ne pas « chipoter » ? sous peine d'être menacés d'avoir un jour à manger de la « vache enragée ».
(Daniel Guérin, Un jeune homme excentrique, Julliard, 1965, p. 43)
Pour jouir de la richesse, il faut avoir mangé de la vache enragée ; pour jouir de la santé, il faut avoir été malade.
(Émile Coué, La Maîtrise de soi-même par l'autosuggestion consciente, 1926, Pensées et Préceptes de M. Coué)
Encore un point de ressemblance avec les grands hommes, dont la plupart ont eu les débuts difficiles et qui mangèrent de la vache enragée !
(Henri Beauclair, Ohé ! l'Artiste, Tresse et Stock, 1887, p. 39-40)