1. Défaut de conduite morale.
C'est par son inconduite qu'il s'est mis dans cette pénible situation. ? Voilà où mène l'inconduite.
Personne ne m'attendait, ni femme, ni fille pour un brin de causette ou d'inconduite, comme on voudra.
(Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 44)
2. Manière de penser dénuée de raison ; état d'esprit contraire à la raison, au bon sens.
Sa conduite et ses propos sont la déraison même.
Ce langage témoigne d'une complète déraison.
3. (Familier) Chose sans importance, sans utilité, sans intérêt, dénuée de sens.
Un éditeur [?] lui proposa de rafistoler les manuscrits d'un grand faiseur feuilletonnesque. [?]. Henri se mit à la besogne, remania l'infâme et crasseuse foutaise du romancier célèbre, pimenta cette ratatouille sans goût.
(Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, p. 32)
Quand il arriva vers chez Doni, pouf ! il prit une première bûche en jurant des « tonnerre de Dieu ! » contre ce sale chemin que le père Bréda, le cantonnier (un feignant qui n'avait fait que sept ans et la campagne d'Italie, quelle foutaise !) entretenait salement mal.
(Louis Pergaud, La Guerre des boutons)
4. Bullshit est une expression d'anglais américain qui signifie littéralement « merde de taureau » ou « merde de bison ». Elle est l'équivalent de « foutaise », ou « connerie ». Elle sert à dénoncer un mensonge ou une exagération et la traduction la plus juste serait « c'est des conneries » dans la plupart des cas. Bullcrap en est une version plus modérée.
5. (Vulgaire) Action de se moquer de quelqu'un ou quelque chose.
Et pour les hacktivistes, l'humour est aussi un outil. « On accepte toutes les caricatures, tous les foutages de gueule, affirme Okhin, parce qu'on sait que nos adversaires ne les acceptent pas du tout.
(Amaelle Guiton, Hackers: Au coeur de la résistance numérique, Au Diable Vauvert, 2013)
C'était tellement absurde que quelques spectateurs furent pris d'un rire nerveux. Voilà qui offrait enfin la possibilité de considérer tout ce discours comme un immense foutage de gueule.
(Jonathan Coe , Bienvenue au club, Gallimard, 2011)
C'est ce que l'on appelle des convictions à géométrie variable ou du foutage de gueule ! Et en foutage de gueule, je m'y connais.
(Victor Ojeda-Mari, Candide et son pote George W. Bush, 2012, vol.1, p.174)
Il devenait foutage de gueule avec son auditoire, limite insultant.
(Journées d'un vendeur de rêves par Frédéric Zech, 2009, éd. Société des écrivains, p. 84)
6. (Vulgaire) (Péjoratif) Sans aucune valeur.
Il vaut mieux avoir de bonnes structures de données et du code à la con que le contraire.
(Tim Morley - Espéranto et le Logiciel Libre (RMLL 2005))
Alors que nos deux protagonistes devraient représenter et défendre deux conceptions de la société, du monde, de l'Europe et surtout de la France, on les voit se livrer à une petite guéguerre populiste en sortant, chaque jour, de leur manche de petites, toutes petites idées, le plus souvent « à la con ».
(Thierry Desjardins, Les Français n'applaudissent plus Guignol, 15 mars 2012)
Véritable « industrie de proximité » (pour employer une expression particulièrement à la con), la machine à fabriquer du mot à la con fonctionne, en ce début de siècle, à plein régime. Le mot à la con est à la mode et nous y succombons tous peu ou prou. Le tout est de le savoir. Et surtout de savoir en rire !
(Pierre Merle, Les mots à la con, présentation de l'éditeur, 2005)
7. (Familier) Dénué de valeur, d'intérêt.
8. (Populaire) (Vulgaire) Peu intéressant, sans valeur, voire stupide, idiot.
Toutes ces nuits de planque dans des bagnoles pourraves alors que vous pétiez dans la soie, ces centaines de crevures arrêtées et aussitôt relâchés par des juges à la mords moi le noeud. Qu'est-ce que j'y ai gagné ? Des nèfles !
(Jean-Jacques Michelet, Le poulet veille au grain, L'Harmattan, 2012, p.44)
Je dis non à conneries ou à machin à la con, mais, comme je ne suis pas encore parfaite, il arrive que m'échappent des foutaises, couillonnades ou trucs à la mords-moi le noeud.
(Florence Montreynaud, Appeler une chatte ... Mots et plaisirs du sexe, Calmann-Lévy, 2004)
9. Variante typographique fautive de à la mord-moi-le-noeud, souvent utilisée le caractère « oe » n'étant pas disponible sur le clavier AZERTY, le plus utilisé par les francophones.
10. (Très familier) Qui est ridiculement niais, naïf, infantile.
Sa femme est un peu cucul la praline, vous verrez, mais il en fait ce qu'il veut et elle ne mouftera pas.
(Jacques d'Arribehaude, Cher Picaro : journal des années cinquante, Éditions L'Âge d'Homme, 2003, p. 156)
Chez grand-mère, sa mémoire fut pérénisée par un objet/souvenir, hérité de la chère dame, qui trôna longtemps sur une étagère et qu'avec mes frères, nous nous accordions pour juger « cucul la praline » : un angelot de biscuit, couché sur le ventre, fesses rebondies et sourire béat.
(Paul Malet, Les Voiles de la misère, Éditions Cheminements, 2000, p. 133)
11. (Anglicisme) (Vieilli) Charlatanisme avec fracas par annonces, par entreprises, etc.
[Le colonel Beriah] Sellers est la personnification du humbug ; il vit d'expédiens [sic] avec une impudence qui, loin d'être comique, dégoûterait le lecteur français.
(Thérèse Bentzon, L'Âge doré en Amérique, traduction de The Gilded Age de Mark Twain et Charles Dudley Warner (1873), Revue des Deux-Mondes, 15 mars 1875, page 326)