1. (Figuré) Inquiéter, qui tourmenter, en parlant de certaines choses.
Il a un souci qui le ronge, des inquiétudes qui le rongent.
L'envie le ronge.
Le chagrin ronge cet homme.
Les remords rongent la conscience.
Les soucis rongent l'esprit.
2. (Figuré) (Familier) Dilapider, consumer le bien d'autrui.
Il a une foule de complaisants, de collatéraux qui le rongent.
3. Entamer, déchiqueter avec les dents à fréquentes reprises.
Ronger ses ongles.
Les vers rongent le bois.
Un chien qui ronge un os.
4. (Par analogie) Miner, corroder ou consumer peu à peu, en parlant de certaines choses.
Cet homme a un ulcère qui le ronge.
Le temps ronge et détruit tout.
La rouille ronge le fer.
Son pied gauche, dont l'orteil rongeait la chaussette dix fois raccommodée, déchiquetant les mailles et creusant sa trouée, le faisait souffrir cruellement.
(Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, p. 9)
Les grands floes épais mis en liberté sont usés par la friction, rongés par les mouvements de la mer et par le dégel, ils constituent fréquemment des masses aux formes bizarres et élégantes d'une glace bleue-verdâtre très dure.
(Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
5. Altérer ou détruire partiellement par l'action mécanique des dents.
6. Affecter progressivement et de manière nuisible, en parlant d'éléments psychologiques ou matériels.
Antipas attendait les secours des Romains ; et Vitelius, gouverneur de la Syrie, tardant à paraître, il se rongeait d'inquiétudes.
7. (Fig.) Causer une grande inquiétude ou préoccupation persistante.