1. (Figuré) Rendre moins grave.
Le crime, le délit s'atténue, lorsque?
Cela n'atténue point ses torts, sa faute.
Il s'est vainement efforcé d'atténuer le crime.
Ce délit est beaucoup atténué par les circonstances.
Atténuer l'effet d'un mal.
2. Rendre moins fort.
Je me demande même si le contrôle de la fermentation malolactique, en atténuant l'acerbité habituelle, n'a pas aidé nos vins à conquérir le palais de nos compagnes.
(Émile Peynaud, Le vin et les jours, Bordas, 1988, Dunod, 2012)
Le pinot meunier, rouge aussi, régulier et rustique, atténue l'acidité mais donne des vins fins moins nerveux.
(Alain Ségelle & ?Monique Chassang, Les vins de France, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1999, p.63)
Un rideau de velours grenat s'abaissait lentement, cependant que s'atténuait la lumière et que bruissaient les derniers chuchotements.
(Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, p. 82)
[?] insensiblement la sombre humeur qu'on voyait sur leurs traits s'atténuait, s'effaçait. De menaçants, ils devenaient gouailleurs, puis doucereux, entreprenants.
(Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
3. Diminuer l'intensité, la force ou l'effet.
L'effet de la province est d'atténuer l'individu, de dépenser ses facultés en petites manies et en petits emplois : pour les femmes, faire la cuisine, soigner le ménage, le potager, empêcher que rien ne se perde, s'arranger un jardin, exceller à fabriquer des fleurs artificielles, des crucifix, des boîtes, se visiter et bavarder comme une roue qui tourne, aller à l'église, dire le chapelet ; pour les hommes, aller au café, au cercle, dîner longuement. Il s'agit de tuer le temps. On est par profession juge de paix, joueur de bilboquet, pêcheur à la ligne, etc . - On se donne comme devoir de gérer son bien, d'économiser ; on devient l'esclave de sa maison, de son jardin. On s'accorde comme plaisir de jouer aux dominos, d'aller boire un verre... (Hippolyte Taine)