1. Qui marque, qui manifeste de la lubricité.
? N'avez-vous point honte d'avoir voulu soulever la robe d'une jeune fille pour admirer ses chevilles ? Lubriques personnages, vous mourrez comme des chiens, la conscience ternie et pleine de désespoir.
(Raymond Queneau, On est toujours trop bon avec les femmes, chapitre LXVI, Gallimard, Paris, 1971 (1947))
Si nous apprenions que cet homme [?] a rapproché de lui une fille juive ; qu'il a erré dans cette société lubrique, et parcouru dans cette compagnie impure des lieux solitaires [?] que pourrions-nous dire, si ce n'est que le noble chevalier était possédé par quelque démon malin ou influencé par quelque sortilège sinistre ?
(Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
2. Qui est porté à la luxure, qui peut exciter à la luxure.
Puisque, disait-il, les meilleurs monarques ont été des reines luxurieuses qui laissaient les bureaux tranquilles, j'écarterai de mon esprit par un artifice salutaire toute inspiration éventuelle de gérer les affaires publiques.
(Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
Démétrios, suppliant, tendit la tête? Elle força vivement son regard et prêta ses luxurieuses lèvres?
(Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
3. Qui fait preuve de licence, qui est déréglé, désordonné, contraire à la pudeur.
Il n'était pas indifférent que les déclarations de Rinri s'adressant à une francophone s'énoncent soit en français, soit en japonais : la langue française représentait sans doute ce territoire à la fois prestigieux et licencieux où l'on pouvait s'encanailler de sentiments inavouables.
(Amélie Nothomb, Ni d'Ève ni d'Adam, Albin Michel, Paris, 2007, p. 75)
Un commerçant en cartes postales licencieuses l'engagea pour quelques sous. Le jeune homme devait fournir tout un stock de distiques appropriés à la marchandise.
(Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, p. 28)
Il avait, d'ailleurs, le désir de s'insinuer dans les bonnes grâces de la dame, car Jean était pour le moins aussi licencieux dans ses plaisirs qu'effréné dans son ambition ; [?] .
(Walter Scott, Ivanhoé, ch. IX, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
Un vase inestimable en porphyre antique et dont les sculptures circulaires représentaient, de toutes les priapées romaines, la plus grotesquement licencieuse, délices de quelque Corinne, eut à peine un sourire.
(Honoré de Balzac, La Peau de chagrin : Le Talisman, 1831 ; p. 17 de l'éd. Houssiaux de 1855)
C'est là qu'elle est venue, portant de fantasques guirlandes de renoncules, d'orties, de marguerites et de ces longues fleurs pourpres que les bergers licencieux nomment d'un nom plus grossier, mais que nos froides vierges appellent doigts d'hommes morts.
(Shakespeare; Hamlet, traduit de l'anglais par François-Victor Hugo)
Puis un sourire licencieux vint effleurer le sien et se mêler à lui.
(Pierre Louÿs; Les aventures du roi Pausole -1901)
4. Qui tient du luxe.
Ses airs penchés, sa ravissante et luxueuse pochette de soie, son bracelet-montre en or, le fard étalé sur ses joues le tenaient quitte de manifester son opinion.
(Francis Carco, L'Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
Ameublement luxueux.
Toilette luxueuse.
5. Qui exprime ou caractérise une forte inclination vers la sexualité de manière débridée ou immorale.
Si nous apprenions que cet homme [...] a rapproché de lui une fille juive ; qu'il a erré dans cette société lubrique, et parcouru dans cette compagnie impure des lieux solitaires [...] que pourrions-nous dire, si ce n'est que le noble chevalier était possédé par quelque démon malin ou influencé par quelque sortilège sinistre ?