1. (Histoire) (Indénombrable) Ypérite.
[?]; il n'y a point de mélinite, ni de fulminate, ni de gaz moutarde dans la nature ; et la chimie n'est qu'un moyen d'ajouter un coup de marteau à un autre et d'en tenir l'énergie en quelque sorte suspendue. Preuve que le travail humain laisse un monstrueux excédent.
(Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, p. 211)
On n'échappe pas aux morsures de l'ypérite qui, sournoisement, s'accroche à la peau. Le signataire de ces lignes, en 1918, a vu transporter des malheureux attaqués par le gaz moutarde, alors que rien ne le laissait prévoir, plusieurs jours après un bombardement. Ils avaient eu, seulement, l'imprudence de s'asseoir dans un fossé.
(Victor Méric, La guerre qui revient : Fraiche et Gazeuse, Sirius, 1932, p. 161)
2. [noun] A vesicant gas, bis (2-chloroethyl) sulfide, (ClC2H4)2S, once used in chemical warfare.
3. CHIM. Sulfure d'éthyle dichloré, de formule C4H8C12S utilisé comme arme chimique sous la forme d'un gaz asphyxiant entraînant des accidents corrosifs de la peau et des muqueuses, et pouvant être mortel. Synon. gaz moutarde.
4. (Chimie)(Militaire) Gaz, composé de sulfure d'éthyle dichloré, asphyxiant et vésicant utilisé comme gaz de combat.
Si après deux mille ans de christianisme il fallait encore toute la science des douleurs pour établir que deux et deux font quatre, c'est-à-dire qu'on n'a pas le droit de se parjurer, ni de fusiller des innocents, ni de résoudre la question juive par l'extermination des juifs, ni de s'ouvrir des débouchés économiques au moyen de l'ypérite ou du gaz moutarde, ce serait à désespérer de la chrétienté. .
(Georges Bernanos, Lettre aux Anglais, septembre 1941 ; publiée dans le recueil Paroles de l'ombre, rassemblé par Jean-Pierre Guéno, 2009, p. 55)
On n'échappe pas aux morsures de l'ypérite qui, sournoisement, s'accroche à la peau. Le signataire de ces lignes, en 1918, a vu transporter des malheureux attaqués par le gaz moutarde, alors que rien ne le laissait prévoir, plusieurs jours après un bombardement. Ils avaient eu, seulement, l'imprudence de s'asseoir dans un fossé.
(Victor Méric, La guerre qui revient : fraîche et gazeuse, p. 161, Sirius, 1932)
5. Le gaz moutarde est un composé chimique cytotoxique et vésicant qui a la capacité de former de grandes vésicules sur la peau exposée.
6. Son nom vient du fait qu'une forme impure de ce gaz avait une odeur qui ressemblait à celle de la moutarde, de l'ail ou du raifort. Il est aussi nommé parfois ypérite ( dérivé du nom de la ville d'Ypres ( Ieper en flamand ) en Belgique, où il fut utilisé massivement au combat en septembre 1917 après un premier test allemand contre les troupes britanniques à Ypres en juillet de la même année ) , moutarde au soufre , Kampfstoff LOST ou gaz LOST . Il peut être létal mais sa première fonction est d'être très fortement incapacitant.