1. colorer un mets (viande rôtie) en arrosant régulièrement de son propre jus. Cuire des légumes tournés dans un mélange d'eau, de sucre et de beurre. Faire briller des pâtisseries en saupoudrant de sucre glace. Napper un dessert de fondant
2. (Par extension) Pénétrer d'un froid très vif.
Réponse glacée.
(Figuré) Abord glacé.
La pluie se remet à tomber, drue et froide, et la nuit s'approche à grands pas. Nous sommes trempés et glacés, et les chameaux portant nos tentes sont bien loin encore.
(Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 28)
De temps en temps, un des glisseurs perdait bien l'équilibre, culbutait et tous ceux qui suivaient prenaient la bûche derrière lui, roulant l'un sur l'autre parmi la neige fine qui vous glaçait les doigts et vous fichait l'onglée.
(Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
3. (Cuisine) Couvrir de glaçage.
Glacer des viandes, Les couvrir d'une gelée de viande lisse et transparente.
Marrons glacés.
Glacer des confitures, glacer des pâtes, des massepains, des cerises, des marrons, etc., Les couvrir d'une croûte de sucre qui est lissée comme de la glace.
4. (Poésie) Priver en partie ou entièrement de la chaleur naturelle.
Des membres que la mort a glacés.
La vieillesse glace le sang.
5. (Pronominal) Se solidifier en glace.
L'étang, le bassin commence à se glacer.
L'esprit-de-vin ne glace point dans les climats tempérés.
Les fontaines d'eau vive ne glacent jamais.
6. (Figuré) Déconcerter, paralyser.
Je n'ai pu ni su lui dire trois mots. Rien ne me glace comme de savoir que mon amabilité peut m'être utile.
(André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 291)
Sa froideur a, pour moi, tant d'attraits, qu'elle me brûle et me glace. J'ai beau savoir qu'au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu'il m'entraîne, je le suivrai.
(Francis Carco, L'Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, p. 16)
Le ton péremptoire et l'expression allusive me glacèrent. J'eus le pressentiment d'une discussion immédiate et violente.
(Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 142)
J'eus un frisson qui me glaça jusqu'au coeur. Il me semblait que le froid envahissait la cour par les portes.
(Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
7. (Figuré) Causer une émotion si forte que le mouvement du sang en est comme suspendu.
Ce récit nous glaça d'horreur.
Glacer quelqu'un d'effroi, de terreur.
Sa réponse me glaça.
Il a un abord, un sérieux qui glace.
À cette vue, mon sang se glaça.
8. Solidifier un liquide, en sorte qu'il passe à l'état de glace.
Le grand froid glace les rivières, glace le vin même.
9. (Peinture) Revêtir d'une couleur brillante et transparente une autre qui est déjà sèche et à laquelle on veut donner ainsi plus d'éclat, de vigueur.
Taffetas glacé, Taffetas de deux couleurs et extrêmement lustré.
Gants glacés, gants cirés, brillants et unis comme de la glace.
Du papier glacé.
Glacer des étoffes, Leur donner un apprêt, un lustre.
10. Transformer un liquide en solide par le froid jusqu'à obtenir de la glace.
11. Exposer à un froid extrême, provoquant une sensation de grand froid.
12. Provoquer une vive émotion d'effroi ou de surprise, au point d'immobiliser ou de perturber.
13. (Peinture) Appliquer une couche brillante et transparente sur une couleur sèche pour augmenter son éclat.