1. Qui est difforme à l'excès, affreux et repoussant.
Elle était hideuse ainsi. On voyait derrière ses lèvres relevées, débarrassées de rouge, décolorées et molles, ses dents malpropres ; un bourrelet de graisse saillait sous le menton.
(Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, p. 57)
Combien n'ai-je pas escaladé de ces escaliers délabrés, obscurs, empuantis de senteurs écoeurantes et sur lesquels s'ouvraient de hideuses sentines, parfois même démunies d'une seule fenêtre !
(Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
Un de nos hommes, pour s'amuser, se mit à loucher et à faire des grimaces; aussitôt un des jeunes Fuégiens, dont le visage était peint tout en noir, sauf une bande blanche à la hauteur des yeux, se mit aussi à faire des grimaces et il faut avouer qu'elles étaient bien plus hideuses que celles de notre matelot.
(Charles Darwin, Voyage d'un naturaliste autour du monde, traduit par Édouard Barbier, 1875, p. 221)
Il ne restait plus dans la cave que deux choses hideuses à voir, un cadavre sans tête et une tête sans corps.
(Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes, 1849)
2. Qui inspire de l'aversion, du dégoût.
Cet objet est repoussant.
Laideur repoussante.
3. Qui répugne, repoussant.
Le crapaud ne nous apparait, au bout du compte, ni plus disgracieux ni plus répugnant que bien d'autres créatures naturelles. (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
4. Qui répugne ; repoussant.
Et le fait est qu'il est répugnant, le mouchoir ; mais lui s'en fout..
(André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 338)
J'ai fait des représentations au grand vizir et ai dû revenir à la charge à plusieurs reprises pour faire cesser cette pratique répugnante.
(Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 97)
Le crapaud ne nous apparait, au bout du compte, ni plus disgracieux ni plus répugnant que bien d'autres créatures naturelles.
(Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
5. Qui est digne de Satan. Il ne s'emploie qu'en manière d'injure ou de plaisanterie familière.
« J'y étais ! J'y étais presque ! Sans ce satané Spider-Man, je serais un dieu maintenant !? Tu vas la fermer, oui ? »
(Spider-Man 2: la Revanche d'Electro, PlayStation, 2001)
Un satané menteur.
Quel satané farceur !
6. (Religion) Qui tient de Satan, qui est diabolique.
[?]; - le chrétien, déjà régénéré par le baptême [?] attend le retour glorieux du Christ qui brisera la fatalité satanique et appellera ses compagnons de lutte dans la Jérusalem céleste.
(Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, p.16)
7. Qui déplaît, de quelque manière que ce soit.
Elle ne salait les mets qu'après la cuisson, bien qu'elle sût à quel point la fadeur lui en était désagréable.
(Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 23)
L'opération de pourrissage qu'on appelle également schappage, offre le gros inconvénient de dégager une forte odeur forte, désagréable et tellement accentuée qu'elle se distingue à plus d'un kilomètre des usines.
(D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
La courte nuit d'été lui parut cependant interminablement longue. Il éprouvait une sensation désagréable d'insécurité et il s'imaginait, sans la moindre raison, que le jour la dissiperait.
(H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 98 de l'éd. de 1921)
8. Qui déplaît ou qui est de nature à déplaire.
Enfin, existe-t-il chose plus déplaisante qu'une maison de plaisir ?
(Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
Séjour déplaisant.
Un homme déplaisant. Manières déplaisantes.
9. (Familier) De très petite valeur, au sens propre comme au figuré.
J'ai vraiment perdu mon temps avec ce film à deux balles !
(balles)
Arrête avec tes phrases à deux balles.
(Véronique Copetti, Appel sur balle morte, 2014)
Il commence à m'exaspérer, lui, avec son humour à deux balles !
Un tournevis à deux balles.
10. (Canada) (Anglicisme) Radin. Note : L'emploi de ce terme est critiqué par l'OQLF puisqu'il s'agit d'un calque de l'anglais ; on devrait plutôt utiliser radin, mesquin ou de bas étage.
11. (Anglicisme) (Familier) Peu coûteux, bon marché. Note : L'emploi de ce terme est critiqué par l'OQLF puisqu'il s'agit d'un calque de l'anglais ; on devrait plutôt utiliser bon marché ou pas cher.